Etna, entre lave et ciel

En janvier 2024, j’ai eu la chance de passer une journée sur l’Etna, réalisant ainsi l’un de mes rêves : explorer ce type de paysage lunaire où l’on peut ressentir la force terrestre à l’état pur. C’était en plein hiver, et je n’avais qu’un seul jour pour m’y rendre avant que le volcan ne soit trop enneigé, rendant son accès et les balades impossibles. Bien que nous soyons dans le Sud, l’altitude entraîne facilement des températures négatives : -4 °C le jour où j’y étais. Pendant ce temps, à Catane, la ville située en contrebas, il faisait près de 15 °C. Mais le plus difficile à gérer, ce n’était pas le froid, mais le vent : en hiver, les rafales atteignent souvent 100 km/h, soulevant les cendres et scories qui composent les pentes du volcan. D’ailleurs, j’ai ramené avec moi autant que des souvenirs : 500 grammes de lave en poussière, retrouvés dans mes chaussures, mon sac, mes cheveux et mes poches…

Arrivé en bus tant bien que mal au refuge principal de l’Etna, celui de la Sapienza, nous disposions de cinq heures sur place. L’accès au volcan est mal réglementé : il semble qu’en dessous d’une certaine altitude, un guide officiel ne soit pas obligatoire, bien que beaucoup prétendent le contraire. Cependant, l’Etna reste l’un des volcans les plus actifs du monde : même sans guide, la chaleur qui émane du sol nous rappelle qu’il vaut mieux rester prudent. Les pentes instables, faites de cendres et de scories plus ou moins tranchantes, ainsi que les névés à moitié glacés, n’incitent pas à prendre des risques inutiles.

Mais rester au refuge toute la journée n’était pas une option. En consultant quelques cartes, j’ai pu repérer des itinéraires de randonnée. Mais les sentiers disparaissaient, dus à l’instabilité des matériaux de surface. Mais bon, en s’adaptant, il est possible de gravir une partie de ces pentes. Le contraste entre le sol volcanique noir et le ciel d’hiver traversé par des nuages de basse altitude crée une atmosphère unique et envoûtante. Surtout que, malgré la rudesse du lieu, certaines plantes endémiques subliment le paysage de leur couleur or. J’ai tenté de capturer ces paysages magiques par mes photos, j’espère que ça vous plaira.

À noter que, même si l’Etna est aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, il reste un lieu fragile et menacé, notamment par un tourisme parfois irresponsable et nuisible. L’usage de quads sur des pentes très sujettes à l’érosion ou la construction d’aménagements inutiles, comme des téléphériques, en sont des exemples. De plus, ces infrastructures, tout comme les guides locaux – qui sont pourtant passionnants et constituent un véritable atout pour découvrir ce lieu –, restent onéreux. Cela a pour effet d’exclure une partie de la population de cet environnement unique tout en défigurant et impactant un espace vivant et précieux. Pourtant, il serait tout à fait possible d’y développer un tourisme plus respectueux et accessible.

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Merci d’avoir pris le temps de découvrir une sélection de mes photos. N’hésitez pas à explorer le reste de mon portfolio !

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